Alors que le gouvernement italien s'apprête à modifier la loi sur les faillites, les industriels et les financiers de la péninsule évaluent le plan de redressement préparé par la banque Intesa Sanpaolo.
Les tractations autour du plan de sauvetage d'Alitalia - opportunément baptisé plan « Fenice » pour sa capacité à renaître de ses cendres - touchent à leur fin. Après la réunion lundi à Milan des investisseurs potentiels, le gouvernement devrait annoncer jeudi en Conseil des ministres une modification de la loi Marzano sur les faillites, dernier obstacle au plan de sauvetage élaboré par Intesa Sanpaolo, qui prévoit la création d'une nouvelle société reprenant la marque et les « bons » actifs d'Alitalia.
Le conseil d'administration de la compagnie aérienne, réuni vendredi, pourrait alors demander dans la foulée la mise en redressement judiciaire du groupe, ouvrant la voie à la nouvelle société, qui ne conserverait que les activités rentables, tandis que les dettes et les activités déficitaires resteraient dans la structure actuelle, mise en faillite.
L'essentiel pourrait donc être joué d'ici au 1er septembre. Pour la plus grande inquiétude des syndicats, qui s'étonnent de n'avoir reçu aucune convocation et voudraient connaître le périmètre de la nouvelle société et le nombre de suppressions de postes envisagées.
« Bonnes fées »
Selon les médias italiens, 16 « bonnes fées », recrutées parmi les barons de l'industrie italienne, auraient accepté de participer au tour de table du future Alitalia, avec à leur tête Roberto Colaninno.
Le PDG de Piaggio, qui avait également présidé aux destinées d'Olivetti et de Telecom Italia, serait le plus gros contributeur, avec une mise de 200 millions d'euros - sur un total attendu de 1 milliard - et devrait hériter à ce titre de la présidence d'Alitalia. Son plus proche collaborateur, Rocco Sabelli, qui a travaillé à ses côtés à plusieurs reprises pour redresser des sociétés, serait pour sa part le futur directeur général de la compagnie.
C'est lui qui a présenté le plan de redressement lors de la réunion des investisseurs pressentis, lundi à Milan.
Carlo Toto, président de la deuxième compagnie aérienne italienne, Air One, qui serait incorporée à Alitalia, garantirait pour sa part de remettre 100 millions d'euros dans la compagnie, sur les 300 millions que devrait lui rapporter la vente de sa compagnie à Alitalia.
Autre bailleur de fonds important, la société d'autoroutes Atlantia Autostrade contrôlée par la famille Benetton pourrait également apporter quelque 100 millions d'euros.
La décision devrait être validée aujourd'hui même par son conseil d'administration. Outre Atlantia, le groupe de sidérurgie Riva, la famille Ligresti (groupe d'assurances Fondiaria SAI), l'armateur Gianluigi Aponte du groupe MSC, le financier Marco Fossati, la société Fingem et 2 fonds d'investissement, Clessidra et Equinox, seraient prêts à investir entre 30 et 50 millions chacun.
Par ailleurs, selon une radio italienne, les responsables d'Intesa Sanpaolo devraient rencontrer aujourd'hui à Paris la direction d'Air France-KLM pour lui présenter le plan de sauvetage d'Alitalia.La compagnie italienne pourrait ainsi solliciter une dernière fois son partenaire français avant de se trourner éventuellement vers Lufthansa.
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